Vous auriez du liquide, ca m’arrangerait.

octobre 15, 2008

Inaugurons tout ça (la débauche de technologie que vous avez sous les yeux et qui se matérialise entre autres par un mouton qui vous demande du liquide) avec deux idées à l’intitulé concis et de bon goût : Attali et Jean-François Kahn sont des cons.

Je sais, ça peut choquer. Qu’Attali soit un con, soit, mais que Jean-François Kahn soit un con, ça alors madame, ça fait trop avec le chomâge qui monte et le pouvoir d’achat qui baisse et tous ces violeurs d’enfants qui courent dans la rue -et remettez-moi 200 grammes de mou c’est pour mon chat- et puis il fait froid, depuis qu’ils envoient des chinois dans l’espace en cette saison y’a plus de saisons (disait Aragon, notre commère a des lettres) .

Jean-François Kahn d’abord : le sympathique quasi-nonagénaire, entre deux éditions dont la force de pensée n’aura échappé à personne, se présente aux élections européennes « pour faire bouger les choses » (mazette), et propose entre autres la suppression des produits dérivés sur le marché ainsi que l' »interdiction » pure et simple des paradis fiscaux. La belle affaire. Il nous dit même que 50 milliards d’euro seront récupérés grâce à cette dernière mesure tandis que la première est globalement neutre pour l’économie.

Sur les produits dérivés d’abord : le brontosaure de la contestation populacière oublie sûrement que les produits dérivés permettent la couverture de risques sans laquelle il n’y a plus d’entreprenariat. Le simple principe d’assurance est en lui-même un produit dérivé : ses déclinaisons financières complexes et sur-représentées ne sont que des martingales financières destinées à profiter au maximum de l’état et de l’évolution du marché. Si la question de la réglementation du volume de transaction, de l’obligation à un taux de couverture plus strict peuvent être discutées, seuls les communistes les plus praticants proposent l’interdiction pure et simple des produits dérivés qui ne sont au départ que des possibilités pour s’assurer contre certains risques. Quand on se présente avec une étiquette orange sur le front, ça fait mauvais genre. Et quand on prétend comprendre quelque chose à l’économie comme Attali veut le faire croire (c’est quand même lui qui a essayé de voler l’idée du micro-crédit au prix nobel de la paix, si ça c’est pas une caution économique), c’est presque pire. Car oui, Sa Sérénissime Excellence Chevelue Attali soutient ce projet fou entre deux opérations de ravalement d’escaliers.

Mais on arrive bien vite à l’autre point, la suppression des paradis fiscaux. Quel délice. 50 milliards d’euro par an tombés directement dans l’escarcelle de l’Etat depuis la poche des bourgeois sans coeur, 50 milliards d’euro pour financer des hopitaux pour enfants handicapés et abandonnés à la naissance, 50 milliards d’euro pour redresser l’économie française et nous irons tous bien dansant nus une éternelle farandole dans les champs de blés en buvant le Nuit-Saint-Georges 81 de la croissance retrouvée.

Primo, 50 milliards d’euro, c’est l’estimation haute.

Secundo, si l’Etat Français ne consacre pas plus de fonds à la chasse aux niches fiscales, c’est parce que le coût juridique et économique de cette traque est supérieure aux gains potentiels. Il faut s’y faire, les pauvres ne paient pas d’impôts, les riches essaient de payer moins d’impôts, les ultra riches payent des gens dont le métier est de leur faire payer moins (pas ?) d’impôts. Entre l’Etat et ces mandataires, c’est une course de vitesse couteuse et toujours renouvelée. Il est illusoire de penser qu’un article de loi permettra d’arrêter toute évasion fiscale**. Nous sommes à peu près arrivés à un équilibre, et de toute façon 50 milliards d’euro, c’est ridicule.

Pour finir, je ne résiste pas à une superbe interview de JFK :

http://www.dailymotion.com/relevance/search/kahn/video/x6ypme_jeanfrancois-kahn-sur-france-info-2_news

** : Pour la petite histoire, la mode de l’évasion fiscale a été lancée par Fabius qui en son temps au ministère avait fait voter une loi faisant en sorte que les objets d’arts (comme les meubles anciens) connaissent un statut spécifique. Les parents Fabius, antiquaires de leur état, avaient été fort aise de voir débarquer les plus grosses fortunes de France pour se faire exonérer d’impots dans la joie et la bonne humeur. Il est bien loin ce temps où Fafa ne sortait jamais sans son costume de banquier rotschildien, maintenant il s’est reconverti dans l’opérette quart-mondiste, avec moins de succès toutefois.

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